• Boloria eunomia ©Olivier DUGAILLEZ
    Boloria eunomia ©Olivier DUGAILLEZ

Suivi des espèces et leurs habitats

Les milieux humides représentent l’une des richesses naturelles les plus remarquables du Parc naturel. La désignation de la vallée de la Haute-Sûre comme site Ramsar a été une véritable reconnaissance mondiale de leur qualité. Ce riche patrimoine contribue à la qualité du maillage écologique européen et justifie la désignation de plusieurs sites Natura 2000 sur le territoire. Que ce soit les végétaux, les insectes ou les oiseaux, le bassin de la Sûre regorge de trésors qui justifient la présence de plusieurs réserves naturelles.

Des suivis sont mis en place dans le cadre de différents projets, d’une part pour renforcer les inventaires existants, d’autre part pour estimer l’impact de certaines actions de restauration. Les recensements sont intégrés dans les bases de données des programmes de surveillance de la biodiversité de l’administration.

Pour en savoir plus

Inventaires chauves-souris

Il s’agit de réaliser des inventaires acoustiques afin de pouvoir évaluer l’état des populations des espèces communes de chauves-souris. Des suivis sont déjà réalisés depuis 2016 au niveau de 75 points prédéterminés dans la Wallonie. Les données brutes sont récoltées par le DNF et analysées par le Département de l’Étude du milieu naturel et agricole (DEMNA) à l’aide de logiciels spécifiques. Il n’y avait jusqu’alors pas de points d’écoute dans le périmètre du site Ramsar.

Les chauves-souris étant d’excellentes bio indicatrices de l’état de l’environnement, il était opportun de remédier à ce manque de données.

Ces inventaires se réalisent de nuit, par bon temps, à l’aide d’enregistreurs entre mai et septembre. Pour pouvoir les réaliser, un enregistreur d’ultrasons a été emprunté quelques jours au DEMNA. Les données récoltées sur plusieurs années permettront d’évaluer l’état des populations sur ces sites.

Synthèse des données récoltées après analyse par le DEMNA :

Synthèse des données récoltées après analyse par le DEMNA

Avec 2 appareils à disposition, nous avons pu réaliser des enregistrements sur une cinquantaine de nuits sur un total de 13 sites différents. Plusieurs ont été choisis en forêt d’Anlier, d’autres dans des fermes pédagogiques, à proximité de cavités souterraines, à l’observatoire Centre-Ardenne…

Les enregistrements réalisés nous ont permis de contacter des espèces intéressantes dont le Petit et le Grand Rhinolophe (Rhinolophus hipposideros et Ferrumequinum), le Murin de Bechstein (Myotis Bechsteinii), le Murin à oreilles échancrées (Myotis emarginatus) mais aussi la Barbastelle d’Europe (Barbastella barbastellus). Le Grand Murin (Myotis myotis) a été observé sur la plupart des sites.

Suivi mammifères par pièges photos

C’est dans de le cadre de la continuité du projet Life Loutre que nous avons mis en place un réseau de pièges photos répartis sur tout le territoire du site Ramsar de la Haute-Sûre dans le but de confirmer la présence de la loutre d’Europe (Lutra lutra).

Ces inventaires se réalisent à l’aide de 13 caméras trap en période hivernale. Depuis 2019, des espèces telles que le castor (Castor fiber), le raton laveur, le renard (Vulpes vulpes), le sanglier (Sus scrofa), le chevreuil (Capreolus capreolus), le chat forestier (Felis silvestris), la fouine (Martes foina) ou encore la martre (Martes martes) et le putois (Mustela putorius) sont observées mais la loutre n’a à ce jour pas encore pu être observée.

Héron cendré (Ardea cinerea) ©PNHSFA
Héron cendré (Ardea cinerea) ©PNHSFA

Protocole : Choix des sites

Nous sommes partis de la cartographie de l’inventaire “habitat loutre” réalisée lors du projet Life loutre entre 2006 et 2011. Cette méthode consistait à relever systématiquement toutes les structures d’habitats intéressantes pour la loutre (terriers, cavités, ronciers, massifs denses de saules, …) sur une largeur de 50 mètres, le long des berges des cours d’eau.

Le territoire a ensuite été quadrillé en carrés de 500m de côtés afin de pouvoir évaluer la qualité des habitats potentiels en fonction du nombre de structures remarquables se trouvant dans chaque carré. Les évaluations allaient de potentialités nulles à excellentes.

Dans le cadre de notre projet, nous nous sommes concentrés sur les carrés à potentialités excellentes et bonnes pour maximiser nos chances de retrouver la loutre. Les caméras sont placées le long des cours d’eau, dans des coulées formées par le passage répété de la faune. Les données ont été récoltées toutes les 3 semaines environ.

Moule perlière (Margaritifera margaritifera) ©PNHSFA
Moule perlière (Margaritifera margaritifera) ©PNHSFA

Mollusques

Les populations de moules perlières (Margaritifera margaritifera) des cours d’eau du Parc naturel représentent l’un des derniers bastions de l’espèce à l’Ouest du Rhin. Une autre espèce Natura 2000, la mulette épaisse (Unio crassus), est également présente. En plus des actions de restauration de cours d’eau citées plus haut, les populations de ces deux espèces sont également suivies de même que les opérations de soutien de population menées par le DEMNA.

Amphibiens

De manière générale, les populations d’amphibiens voient leur tendance à la baisse. Le territoire à la chance d’abriter des espèces d’intérêt communautaire telles que le triton crêté (Triturus cristatus) et l’alyte accoucheur (Alytes obstetricans). Dès 2023, des inventaires de mares seront réalisés afin de suivre l’évolution des populations et d’agir en faveur de leur conservation en améliorant le réseau écologique dans les limites du Parc naturel.

Grenouille verte (Pelophylax sp.) ©PNHSFA
Grenouille verte (Pelophylax sp.) ©PNHSFA
Damier noir (Melitaea diamina) ©Olivier DUGAILLEZ
Damier noir (Melitaea diamina) ©Olivier DUGAILLEZ

Papillons de jour

D’autre part, des inventaires de papillons de jour sont menés dans différents milieux naturels (zones humides, milieu forestier, talus secs…). Ceux-ci ont permis d’identifier de nouvelles populations d’espèces menacées typiques des fonds de vallées humides (Lycaena helle, Lycaena hippothoe, Boloria eunomia, Melitaea athalia, Erebia medusa). Le territoire présente notamment une forte responsabilité dans la préservation des populations du Cuivré de la Bistorte, espèce boréo-alpine menacée en Europe du fait de la disparition de ses habitats et des changements climatiques.

Libellules

En ce qui concerne les Odonates, les populations de deux libellules rhéophiles (Gomphus vulgatissimus et Onychogomphus forcipatus) sont suivies de manière régulière sur différents secteurs de la Sûre. Par la récolte régulière des exuvies, une évaluation fine de leur répartition dans l’espace et le temps peut être réalisée. En outre, différents milieux humides sont régulièrement investigués dans le cadre de la surveillance des espèces prioritaire et l’établissement de la liste rouge.
Gomphe à pinces (Onychogomphus forcipatus) ©Olivier DUGAILLEZ
Gomphe à pinces (Onychogomphus forcipatus) ©Olivier DUGAILLEZ
  • Boloria eunomia ©Olivier DUGAILLEZ
    Boloria eunomia ©Olivier DUGAILLEZ

Suivi des espèces et leurs habitats

Les milieux humides représentent l’une des richesses naturelles les plus remarquables du Parc naturel. La désignation de la vallée de la Haute-Sûre comme site Ramsar a été une véritable reconnaissance mondiale de leur qualité. Ce riche patrimoine contribue à la qualité du maillage écologique européen et justifie la désignation de plusieurs sites Natura 2000 sur le territoire. Que ce soit les végétaux, les insectes ou les oiseaux, le bassin de la Sûre regorge de trésors qui justifient la présence de plusieurs réserves naturelles.

Des suivis sont mis en place dans le cadre de différents projets, d’une part pour renforcer les inventaires existants, d’autre part pour estimer l’impact de certaines actions de restauration. Les recensements sont intégrés dans les bases de données des programmes de surveillance de la biodiversité de l’administration.

Pour en savoir plus

Inventaires chauves-souris

Il s’agit de réaliser des inventaires acoustiques afin de pouvoir évaluer l’état des populations des espèces communes de chauves-souris. Des suivis sont déjà réalisés depuis 2016 au niveau de 75 points prédéterminés dans la Wallonie. Les données brutes sont récoltées par le DNF et analysées par le Département de l’Étude du milieu naturel et agricole (DEMNA) à l’aide de logiciels spécifiques. Il n’y avait jusqu’alors pas de points d’écoute dans le périmètre du site Ramsar.

Les chauves-souris étant d’excellentes bio indicatrices de l’état de l’environnement, il était opportun de remédier à ce manque de données.

Ces inventaires se réalisent de nuit, par bon temps, à l’aide d’enregistreurs entre mai et septembre. Pour pouvoir les réaliser, un enregistreur d’ultrasons a été emprunté quelques jours au DEMNA. Les données récoltées sur plusieurs années permettront d’évaluer l’état des populations sur ces sites.

Synthèse des données récoltées après analyse par le DEMNA :

Synthèse des données récoltées après analyse par le DEMNA

Avec 2 appareils à disposition, nous avons pu réaliser des enregistrements sur une cinquantaine de nuits sur un total de 13 sites différents. Plusieurs ont été choisis en forêt d’Anlier, d’autres dans des fermes pédagogiques, à proximité de cavités souterraines, à l’observatoire Centre-Ardenne…

Les enregistrements réalisés nous ont permis de contacter des espèces intéressantes dont le Petit et le Grand Rhinolophe (Rhinolophus hipposideros et Ferrumequinum), le Murin de Bechstein (Myotis Bechsteinii), le Murin à oreilles échancrées (Myotis emarginatus) mais aussi la Barbastelle d’Europe (Barbastella barbastellus). Le Grand Murin (Myotis myotis) a été observé sur la plupart des sites.

Suivi mammifères par pièges photos

Héron cendré (Ardea cinerea) ©PNHSFA
Héron cendré (Ardea cinerea) ©PNHSFA

C’est dans de le cadre de la continuité du projet Life Loutre que nous avons mis en place un réseau de pièges photos répartis sur tout le territoire du site Ramsar de la Haute-Sûre dans le but de confirmer la présence de la loutre d’Europe (Lutra lutra).

Ces inventaires se réalisent à l’aide de 13 caméras trap en période hivernale. Depuis 2019, des espèces telles que le castor (Castor fiber), le raton laveur, le renard (Vulpes vulpes), le sanglier (Sus scrofa), le chevreuil (Capreolus capreolus), le chat forestier (Felis silvestris), la fouine (Martes foina) ou encore la martre (Martes martes) et le putois (Mustela putorius) sont observées mais la loutre n’a à ce jour pas encore pu être observée.

Protocole : Choix des sites

Nous sommes partis de la cartographie de l’inventaire “habitat loutre” réalisée lors du projet Life loutre entre 2006 et 2011. Cette méthode consistait à relever systématiquement toutes les structures d’habitats intéressantes pour la loutre (terriers, cavités, ronciers, massifs denses de saules, …) sur une largeur de 50 mètres, le long des berges des cours d’eau.

Le territoire a ensuite été quadrillé en carrés de 500m de côtés afin de pouvoir évaluer la qualité des habitats potentiels en fonction du nombre de structures remarquables se trouvant dans chaque carré. Les évaluations allaient de potentialités nulles à excellentes.

Dans le cadre de notre projet, nous nous sommes concentrés sur les carrés à potentialités excellentes et bonnes pour maximiser nos chances de retrouver la loutre. Les caméras sont placées le long des cours d’eau, dans des coulées formées par le passage répété de la faune. Les données ont été récoltées toutes les 3 semaines environ.

Mollusques

Moule perlière (Margaritifera margaritifera) ©PNHSFA
Moule perlière (Margaritifera margaritifera) ©PNHSFA

Les populations de moules perlières (Margaritifera margaritifera) des cours d’eau du Parc naturel représentent l’un des derniers bastions de l’espèce à l’Ouest du Rhin. Une autre espèce Natura 2000, la mulette épaisse (Unio crassus), est également présente. En plus des actions de restauration de cours d’eau citées plus haut, les populations de ces deux espèces sont également suivies de même que les opérations de soutien de population menées par le DEMNA.

Amphibiens

Grenouille verte (Pelophylax sp.) ©PNHSFA
Grenouille verte (Pelophylax sp.) ©PNHSFA
De manière générale, les populations d’amphibiens voient leur tendance à la baisse. Le territoire à la chance d’abriter des espèces d’intérêt communautaire telles que le triton crêté (Triturus cristatus) et l’alyte accoucheur (Alytes obstetricans). Dès 2023, des inventaires de mares seront réalisés afin de suivre l’évolution des populations et d’agir en faveur de leur conservation en améliorant le réseau écologique dans les limites du Parc naturel.

Papillons de jour

Damier noir (Melitaea diamina) ©Olivier DUGAILLEZ
Damier noir (Melitaea diamina) ©Olivier DUGAILLEZ
D’autre part, des inventaires de papillons de jour sont menés dans différents milieux naturels (zones humides, milieu forestier, talus secs…). Ceux-ci ont permis d’identifier de nouvelles populations d’espèces menacées typiques des fonds de vallées humides (Lycaena helle, Lycaena hippothoe, Boloria eunomia, Melitaea athalia, Erebia medusa). Le territoire présente notamment une forte responsabilité dans la préservation des populations du Cuivré de la Bistorte, espèce boréo-alpine menacée en Europe du fait de la disparition de ses habitats et des changements climatiques.

Libellules

Gomphe à pinces (Onychogomphus forcipatus) ©Olivier DUGAILLEZ
Gomphe à pinces (Onychogomphus forcipatus) ©Olivier DUGAILLEZ
En ce qui concerne les Odonates, les populations de deux libellules rhéophiles (Gomphus vulgatissimus et Onychogomphus forcipatus) sont suivies de manière régulière sur différents secteurs de la Sûre. Par la récolte régulière des exuvies, une évaluation fine de leur répartition dans l’espace et le temps peut être réalisée. En outre, différents milieux humides sont régulièrement investigués dans le cadre de la surveillance des espèces prioritaire et l’établissement de la liste rouge.